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Jurga, née en 1977 à Utena en Lituanie, vit et travaille en Bourgogne (France). Sculptrice et dessinatrice, celle qui signe simplement « Jurga » a obtenu le Grand Prix du Salon de Rouen en 2005 et a suivit les cours aux Beaux-Arts de Rouen. Elle expose ses œuvres Bronze ou Terre Cuite dans de nombreuses galeries...
Une exposition de Jurga n’est jamais un voyage dans l'univers puéril, juvénile, naïf de l'enfance comme pourrait le faire croire la première impression.
Les personnages en terre cuite ou en bronze de l'artiste sont à regarder par l’intérieur, au-delà de leur aspect brut, aux surfaces rugueuses, là où se cachent l'intime et la sensibilité. C’est tout l'amour qu’elle porte à son prochain, toute la gentillesse dont elle est affublée, voire même son altruisme que Jurga donne à son œuvre.
« Ce ne sont pas forcément des enfants que j’ai représentés là, confie-t-elle volontiers. J’ai voulu traduire des expressions, des états d’âmes, des sensualités... II ne faut rien y chercher d'autres. Je connais très mal l'anatomie et mes sculptures sont faites de fautes anatomiques, mais l'important c'est ce qu'elles dégagent et disent au public, dans un souci d’esthétique. »
II est vrai qu'on ne peut pas rester indiffèrent. II y a dans une exposition de Jurga, toujours, quelle que soit sa taille, une sculpture qu’on a envie de prendre dans ses bras pour rire avec elle, pour la consoler, pour lui dire qu'on est là … c’est une véritable magie.
Si Jurga avoue tenir son inspiration en partie du travail de Soutine, elle reconnait volontiers être une assoiffée de la création : « L’œuvre terminée ne m’intéresse plus, ce qui me passionne c'est l’œuvre qu'il me reste à créer. II faut regretter hier et rêver demain. »
Jurga dit aussi « La sculpture doit arrêter les passants, leur parler et animer un instant de leur vie. Elle doit les surprendre, les émouvoir, leur donner envie de toucher, de sourire, de rêver, de se faire photographier à côté. La sculpture n’est réussie que si elle apporte du rêve, de la poésie, de l’amour dans notre vie quotidienne ».
« Tous les personnages de Jurga fascinent par leur vitalité, la justesse incroyable de leurs attitudes, de leurs expressions et de la superbe sensation d'humour, de charme et de simplicité... que des échos manifestes de la réussite d'une sculpture on ne peut plus figurative et néanmoins parfaitement de notre temps.
Comment ne pas succomber au charme fascinant de ses terres-cuites dont la surface rugueuse déploie pourtant une telle humanité ! Comment ne pas se laisser captiver par cette saga de personnages statufiés avec autant de puissance évocatrice, gorgée de simplicité, de tendresse, de gaité ou de peine.
Les expressions, les gestes, les attitudes reflètent de la part de Jurga, une profonde connaissance des êtres de toutes conditions, de tous âges, un révélateur imprégné de talent et qui ragaillardit cette discipline immortelle qu'est la sculpture. »
André Ruellan, critique d’art