Jean-Pierre Rossignol

Le mot de Juliette sur l'artiste ...

« le geste, l’outil, le copeau de la gravure »
Gravure en taille-douce numérotée et répertoriée à la bibliothèque nationale à Paris

Je me souviens de mon émotion lorsque j’ai pénétré pour la première fois dans l’atmosphère de l’atelier de gravure de Jean-Pierre Rossignol – c’était pour moi d’autant plus mystérieux que je ne connaissais pas du tout le travail de la gravure qui est l’éloge de la lenteur… mais aussi un lieu un peu confidentiel avec un écran transparent constitué par un châssis en bois tendu de papier calque, pour tamiser la lumière de manière à uniformiser et blanchir le jour qui tombe sur la table de travail afin que la taille apparaisse comme plus sombre et en toile de fond une musique de jazz et les parfums des vernis et des encres.

J’ai aussi appris que « le burin » était un travail de solitaire car le geste précis ne souffre d’aucune erreur puisqu’ il n’y a pas de repentir possible.

Que dans le geste de graver il y avait une très forte tension – qui se contrarie – car le graveur pousse fort avec sa main son burin dans le cuivre pour tracer chaque taille mais en même temps son bras et son épaule retiennent sa main pour éviter tout dérapage…

Tout me paraissait très compliqué mais fascinant : je découvrais tous ces burins à la pointe soigneusement affûtée bien rangés pour certains et pêle-mêle pour ceux qui servaient à la plaque de cuivre sur laquelle le graveur était en train de travailler chaque taille avec des burins plus ou moins fins selon que la taille était fine ou profonde.

Vous le devinez, j’aime la gravure et je souhaite juste par ces quelques lignes (il y aurait tellement à écrire sur toutes les étapes avant d’arriver au tirage… qui noircit les mains !!! toute une histoire encore) vous donner envie d’en découvrir plus sur ce travail rare : pourtant la technique du burin est certainement le procédé le plus ancien, le plus difficile.

Je conseille toujours à une personne qui vient à la galerie chercher un cadeau à offrir mais qui ne connait pas les goûts picturaux de la personne : « offrez une estampe, c’est une œuvre originale, répertoriée et déposée à la BN, qui ne prend pas trop de place, qui va partout dans un intérieur : vous ne vous tromperez jamais et c’est un gage de raffinement et d’élégance sur un mur.

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